Risques accidentels en fonction de la position des enfants en voiture

Article qui étudie les risques de décès et de lésions des enfants de 0 à 7 ans en voiture, selon le siège (devant, deuxième rangée, troisième rangée), la position (droite, milieu, gauche) et le type d’accident (choc frontal, latéral gauche ou droit, tonneau) entre 1996 et 2005.

Deux tiers des décès concernent des enfants assis sur le second rang de siège, ce qui est logique. Le nombre de décès est pratiquement identique qu’il s’agisse de collision frontale, latérale ou de tonneau. Cependant, rapporté aux types d’accidents, la probabilité de décès est plus grande pour les tonneaux, puis les impacts par le côté droit, puis gauche.
Le second rang a presque (43%) moitié moins de probabilité de décès que le siège avant, et le troisième rang encore moins que le second (58% de moins !).
L’enfant assis à gauche derrière le conducteur a un risque 10% plus bas que celui assis derrière le passager avant droit, et la place la plus sure est celle du milieu.

La place la plus sure est donc celle du milieu du troisième rang, et la plus exposée est celle derrière le passager avant droit.

Référence complète:
Fatalities of children 0-7 years old in the second row.
Viano DC, Parenteau CS.
Traffic Injury Prev 2008; 9(3): 231-7.
rigine : ProBiomechanics LLC, Michigan, US

Analyse de décès de petits enfants écrasés par une roue de voiture

Article Australien sur un problème sensible, car il implique les familles.
Les médecins légistes revoient 12 cas instruits en 7 ans (2000-2006) de petits enfants (12 à 22 mois) apprenant à marcher, décédés des suites d’un écrasement par roue de véhicule (run-over). Il n’y a pas différence de sexe. Les 2/3 des accidents arrivent sur le chemin d’habitation en faisant demi-tour, le conducteur étant un parent de la victime. Les autres sur des voies à trafic réduit (chemin de plage). Tous les types de voiture sont concernés.

Référence complète:
Toddler run-overs–a persistent problem.
Byard RW, Jensen LL.
J Forensic Leg Med 2009; 16(4): 202-3.
Origine : Discipline of Pathology, The University of Adelaide, Adelaide, Australia.

Le transport des nourrissons et des petits enfants dans les véhicules automobiles

La société canadienne de Pédiatrie (CPS) diffuse un document de référence en français et en anglais qui fait le point sur le sujet du transport en voiture des petits enfants avec des références objectives et non commerciales. Il adapte et complète pour le Canada les recommandations de l’American Academy of Pediatrics (AAP) intitulé « Selecting and using the most appropriate car safety seats for growing children: Guidelines for counseling parents », mais s’avère applicable en Europe.

La SCP considère que « pour éduquer le public, on peut commencer par s’assurer que les pédiatres et les médecins de famille connaissent les recommandations à jour au sujet du transport des enfants dans les véhicules automobiles ». Il fournit donc toutes les informations nécessaire aux pédiatres pour conseiller les parents.
Il peut être téléchargé sur les sites : www.cps.ca/francais/enonces/IP/ip08-01.htm et www.soinsdenosenfants.cps.ca/enfantssecurite/SecuriteAuto.htm.

Il contient des informations sur le choix d’un siège lors de l’achat, la position de l’enfant dans la voiture, l’installation du siège dans la voiture, l’installation de l’enfant dans le siège et rappelle les erreurs les plus fréquemment commises.

« Bien utilisés, les sièges d’auto réduisent de 71 % le risque de blessure fatale et de 67 % celui de blessure grave. L’utilisation d’un siège d’appoint plutôt que de la seule ceinture de sécurité réduit de 59 % le risque de blessures ».

« D’après l’Enquête nationale canadienne sur les systèmes de retenue d’enfants 2006, les 9 à 14 ans sont ceux qui utilisent le plus le dispositif de retenue pour enfant au Canada (98,9 % utilisent la ceinture de sécurité), 63 % des nourrissons en voiture étant installés dans un siège d’auto pour bébé et seulement 28 % des enfants de quatre à huit ans utilisant correctement un siège d’auto orienté vers l’avant ou un siège d’appoint. Plus de 53 % des parents canadiens pensent à tort que leur enfant est prêt à utiliser exclusivement la ceinture de sécurité à l’âge de 6 ans. L’abandon du siège d’auto ou du siège d’appoint pertinent représente un danger considérable quant au transport sécuritaire des nouveau-nés, des nourrissons et des enfants. Le taux considérable de mauvaise utilisation des sièges d’auto s’ajoute au problème du choix du siège. Au Canada, le taux de mauvaise utilisation oscille entre 44 % et 81 % pour ce qui est des sièges d’auto et entre 30 % et 50 % pour ce qui est des sièges d’appoint. ». La situation n’est guère différente en Suisse.

Référence complète:
Société Canadienne de Pédiatrie
Le transport des nourrissons et des petits enfants dans les véhicules automobiles.
Paediatr Child Health, 2008 ; 13(3) : 321-327

En anglais :
Transportation of infants and children in motor vehicles.
Paediatr Child Health 2008; 13(4): 313-27.

Analyse des accidents les plus sévères dans 2 centres canadiens pour déterminer les axes prioritaires de prévention.

Analyse rétrospective des accidents les plus sévères dans 2 centres canadiens pour déterminer les axes prioritaires de prévention, impliquant 3’732 enfants d’âge moyen 9 ± 5.2 ans, dont 66% de garçons.

Les 7 décès (2 %) résultaient de « chutes de hauteur » et de « collisions sur la voie publique ».

Les lésions non fatales les plus graves selon l’ISS,  résultaient par ordre de fréquence décroissante de « chute de hauteur », « collision sur la voie publique », « piéton percuté par un véhicule », « accident de bicyclette », « maltraitance ». Par contre si l’on prend en compte le GCS, sont concernés les « collision sur la voie publique » et les « noyades ou submersions ».

L’âge est un critère déterminant dans le choix des mesures de prévention : les plus jeunes enfants sont concernés par les chutes, tandis que les enfants plus âgés et les adolescents par les accidents de la voie publique comme passagers. Dans tous les groupes le défaut d’usage des dispositifs de sécurité (casques et dispositifs de retenue) est évident.

On comprend aisément l’usage qui peut être fait de telles études sur les priorités de prévention et les publics cibles des stratégies mises en place.

Référence complète:
Severe injury mechanisms in two paediatric trauma centres: Determination of prevention priorities.
Cyr C, Xhignesse M, Lacroix J.
Paediatr Child Health 2008; 13(3): 165-70.
Origine : Department of Pediatrics, Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke. Canada

Position des sièges d’enfants de 0 à 3 ans en voiture

Les règles pour une meilleure installation des enfants en voiture recommandent de placer le siège au milieu de la banquette arrière. Le but de cette étude menée par enquête et auprès des assureurs, est de voir quelles est la mise en pratique de ces recommandations et quel est le risque réel selon les cas d’accidents annoncés.

L’étude porte sur les enfants de 0 à 3 ans entre 1998 à 2006 dans 16 états des USA assis sur la banquette arrière de la voiture.
Les positions utilisées étaient : arrière côté gauche (31%), arrière côté droit (41 %) et arrière centre (28%). Plus les enfants sont grands, plus on a tendance à les mettre sur les bords.
Pourtant la position centrale est nettement la plus sécuritaire, puisqu’ils ont 43% de chances en moins d’avoir une lésion lors d’un accident.
En conclusion, la position la plus souvent utilisée par les parents est l’arrière droit par commodité, d’autant plus que l’enfant est grand. Il y a donc une important effort d’information pour inciter à placer les enfants dans la position médiane autant que faire se peut.

Reférences complètes:
Seating patterns and corresponding risk of injury among 0- to 3-year-old children in child safety seats.
Kallan MJ, Durbin DR, Arbogast KB.
Pediatrics 2008; 121(5): e1342-7.
Origine: Center for Clinical Epidemiology and Biostatistics, University of Pennsylvania School of Medicine, Philadelphia, USA.

Fractures de la colonne cervicale provoquées par des ceintures 3 points

Le premier article rapporte un cas de fracture de la colonne cervicale chez une enfant de 5 ans, provoquée par une ceinture 3 points de type adulte. Collision contre un stand de journaux à 50 km/h. La déflexion sur la ceinture a provoqué une lésion de la colonne cervicale supérieure lors d’une collision avec des troubles neurologiques dans les membres supérieurs.
Le second article rapporte un polytraumatisme très grave entraînant le décès d’un enfant de 7 ans, toujours pour usage d’une ceinture 3 points de type adulte. A nouveau, une décélération brutale sur la ceinture mal positionnée sur le cou a provoqué une dislocation atlanto-occipitale (crâne détaché de la colonne cervicale = lésion mortelle), une lésion thoracique majeure avec rupture d’une des branches de l’aorte (artère carotide commune droite = lésion mortelle) et une dislocation de l’épaule.
Dans le premier article, l’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP) en profite pour rappeler qu’un enfant ne doit pas être attaché par une ceinture 3 points tant que la sangle oblique ne peut se positionner sur la clavicule et passer devant le thorax.

Commentaire O Reinberg :

Un fois de plus ce n’est pas l’âge qui est un critère du choix de l’installation d’un enfant comme malheureusement trop souvent utilisé, mais bien la taille de celui-ci. Il est plus important d’enseigner les règles de sécurité sur le maintien et la position des points d’appui que d’attribuer une classe d’âge à un dispositif de retenue.

Référence complète 1:
Pediatric cervical spine fracture caused by an adult 3-point seatbelt.
Deutsch RJ, Badawy MK. Pediatr Emerg Care 2008; 24(2): 105-8.
Origine: Division of Pediatric Emergency Medicine, University of Rochester Medical Center, Rochester, NY, USA.

Référence complète 2:
Misuse of an adult seat belt in a 7-year-old child: a source of dramatic injuries and a plea for booster seat use.
Kortchinsky T, Meyer P, Blanot S, Orliaguet G, Puget S, Carli P.
Pediatr Emerg Care 2008; 24(3): 161-3. Origine: Department of Pediatric Anesthesiology and Neuro Critical Care, Hopital Necker Enfants Malades, Faculte de Medecine Descartes-Paris 5, Paris, France.