Intoxication aigüe au cannabis chez un enfant de 10 mois

Article à propos d’un cas, intéressant à double titre : il décrit les effets d’une intoxication au cannabis chez un petit enfant et révèle une épidémiologie peu souvent rapportée.

La fillette présentait depuis quelques heures des troubles de la conscience associant en alternance somnolence et agitation, une hypotonie généralisée, une fixité du regard et des sourires inadaptés, mais pas de troubles cardiorespiratoires. Les investigations complémentaires initiales étaient normales (biologie sanguine, examen du liquide céphalo-rachidien et scanner cérébral), éliminant de premier abord les principales causes de coma (méningo-encéphalite, traumatisme crânien, désordres métaboliques). Le diagnostic a été fait par la mise en évidence de taux sanguin et urinaire élevés de dérivés cannabinoïdes. Il s’est avéré que l’enfant avait absorbé accidentellement un morceau de cannabis.
La symptomatologie a régressé spontanément au bout de 18 heures.
Selon les auteurs, du fait de l’importance de sa consommation en France, l’intoxication pédiatrique par le cannabis semble de plus en plus fréquente. Les seuils toxiques chez l’enfant ne sont pas connus. Y penser devant un tel tableau clinique.

Référence complète :
Acute cannabis poisoning in a 10-month-old infant.
Molly C, Mory O, Basset T, Patural H.
Arch Pediatr. 2012 Jul;19(7):729-32.
Affiliation : Urgences pédiatriques, pôle mère-enfants, CHU de Saint-Étienne, France.

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Risque élevé de brûlures chez les moins de 1 an

Il existe beaucoup  de données épidémiologiques sur les brûlures des enfants, mais la classe d’âge des moins de 1 an a été  peu étudiée, dans un groupe ou la mobilité commence à se développer.
Les auteurs ont donc analysé rétrospectivement tous les cas de brûlures d’enfant jusqu’à 1 an entre janvier 2003 et janvier 2006, soit 104 cas (12% de toutes leurs admissions). 2/3 d’entre eux ont été hospitalisés. La majorité des brûlures surviennent à domicile. Les échaudements sont la première cause de brûlure (65%), suivi des brûlures par contact (30%). La tasse de liquide chaud (donc tenue par un adulte) est la cause la plus fréquente d’échaudement, tandis que le contact avec un radiateur ou un tuyau d’eau chaude constitue la cause de brûlure par contact la plus souvent mentionnée. La surface corporelle brûlée en moyenne est de 2.3% (limites 0.5 à 38%).
Les auteurs concluent que les enfants de moins de 1 an devraient faire l’objet d’une prévention particulière, car ils constituent une population fortement exposée à ce type de traumatisme.
Les messages de prévention devraient mentionner le danger que représente la manipulation de liquides chauds avec un enfant dans les bras, le problème des systèmes de chauffages que l’enfant peut toucher, de même que les tuyaux d’eau chaude accessibles dans la salle de bain.
Outre l’aspect épidémiologique, il faut  rappeler qu’à surface égale, la sévérité d’une brûlure est d’autant plus grave que l’enfant est petit. Une brûlure de 10% chez un grand enfant est beaucoup moins grave qu’une brûlure de 10% chez un petit enfant.

Référence complète
Infants under 1 year of age have a significant risk of burn injury.
Nguyen DQ, Tobin S, Dickson WA, Potokar TS. Burns 2008; ePub. Origine: The Welsh Centre for Burns and Plastic Surgery, Morriston, Swansea, United Kingdom.

Accidents d’enfants de 0 à 12 mois

Etude du Conseil national de sécurité des USA (U.S. National Safety Council).
Chaque année 328’500 enfants de moins de 1 an consultent une structure d’urgence aux USA pour les suites d’un traumatisme, soit un accident chaque minute et demie.
La première cause de traumatisme, globalement ainsi que par classe d’âge mensuel, concerne les chutes. La seconde cause est intitulée « frappé par ou contre » (‘struck by or against’). La majorité des accidents à lieu à domicile. Les enfants les plus jeunes ont un taux d’hospitalisation plus élevé. Les garçons sont sur-représentés. Les auteurs évoquent la possibilité que cette différence liée au genre puisse être associée aux pratiques d’éducation parentale selon le sexe.

Référence complète :
Unintentional injuries among infants age 0-12 months.
Mack KA, Gilchrist J, Ballesteros MF. J Safety Res 2007; 38(5): 609-12.
Origine: Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Injury Prevention and Control, Division of Unintentional Injury Prevention, Atlanta, USA.