Mettre le doigt dans la bouche pour réanimer son enfant n’est pas sans danger

Dans les situations d’urgence les proches d’un enfant ont souvent le réflexe de débarrasser l’oropharynx avec le doigt pour en évacuer un éventuel corps étranger. Cette pratique n’est pas sans risque comme le rapporte cet article de médecine légale à propos de 3 cas de décès, tous chez des enfants de moins de 1 an. Les corps étrangers impliqués étaient une bille, un morceau de crayon et un pois chiche. Dans tous les cas, initialement les enfants criaient, donc n’avaient pas encore d’obstruction complète des voies respiratoires. L’introduction du doigt avait poussé le corps étranger trop bas dans les voies respiratoires pour pouvoir être ôté, entraînant le décès de l’enfant.

Référence complète :
Infants choking following blind finger sweep.
Abder-Rahman HA.
J Pediatr (SBP) 2009; 85(3) :273-275
Origine : Forensic Medicine and Pathology Department, Faculty of Medicine, University of Jordan, Amman, Jord

Corps étrangers inhalés

Etude de Hong Kong portant sur une très longue série (18 ans) de corps étrangers inhalés chez des petits enfants répartis en deux groupes : prise en charge précoce, soit moins de 7 jours post inhalation (59%), et tardive soit diagnostic posé au-delà de 7 jours (41%).

Les signes cliniques communs sont la toux (100%), une histoire d’étouffement ou de suffocation (74%). Beaucoup d’enfant ont été initialement diagnostiqués à tort comme infection respiratoire ou asthme, plus fréquemment dans le groupe tardif (82%) que dans le groupe précoce (25%).

A la bronchoscopie, les granulations inflammatoires étaient nettement plus fréquentes dans le groupe tardif (55 %) que dans le groupe précoce (13%). A elles seules les cacahuètes et les graines de pastèques représentent 85% des corps étrangers inhalés.

En conclusion, les auteurs insistent sur la difficulté de diagnostic d’inhalation de corps étranger chez des petits enfants. Les diagnostics erronés d’infection respiratoire ou asthme retardent le diagnostic avec pour résultat des granulations intra-bronchiques. Ils recommandent d’avoir plus facilement recours à une bronchoscopie en cas de doute. L’information sur le risque lié aux graines et aux cacahuètes en particulier doit être rappelé sans relâche aux parents : les parents ne devraient pas en donner aux petits enfants.

Référence complète:
Foreign body aspiration in Hong Kong Chinese children.
Chik KK, Miu TY, Chan CW. Hong Kong Med J 2009; 15(1): 6-11.
Affiliation: Department of Paediatrics and Adolescent Medicine, United Christian Hospital, Kwun Tong, Hong Kong.

Le jeu du foulard et autres jeux asphyxiants

Le but de cet article est de déterminer la prévalence et le degré de connaissance de la dangerosité des jeux du foulard pour mieux prévenir ces comportements à risque vital.

Une enquête a été faite par 2504 questionnaires dans 8 écoles d’Ontario et du Texas où des décès résultant de ces jeux étaient survenus (âges 9 à 18 ans, âge moyen 13,7 ans).
68% des enfants avaient entendu parler de ces jeux, 45% connaissaient quelqu’un qui y jouait et 6,6% avaient déjà essayé dont 93% avec quelqu’un d’autre (!!!). 40% ne voyaient pas de risque lié à ces pratiques.
Une information sur le fait que ces jeux pouvaient entraîner un dommage cérébral était celle qui les affectait le plus. Les sources d’information les plus écoutées étaient les parents chez les préadolescents (43%) tandis que chez les adolescents plus âgés les messages délivrés par des victimes survivantes ou des familles de victimes sont plus percutants (36%).
Les auteurs concluent que la connaissance de ces jeux existe dans le cadre scolaire. La stratégie de prévention doit tenir compte de l’âge.

Référence complète:
Asphyxial games or « the choking game »: a potentially fatal risk behaviour.
Macnab AJ, Deevska M, Gagnon F, Cannon WG, Andrew T. Inj Prev 2009; 15(1): 45-9.
Affiliation: Department of Pediatrics, University of British Columbia, Vancouver, British Columbia, Canada.

Accidents par inhalation alimentaire chez l’enfant

Le but de cette étude est d’analyser les aliments qui représentent un risque d’inhalation pour les enfants et de quantifier ce risque.
L’étude a donc recensé tous les cas d’inhalation alimentaires dans 26 structures hospitalières au Canada et aux USA entre 1989 et 1998. 1429 enfants étaient concernés. Les résultats ont été comparés à une étude analogue faite aux USA par l’ Association Américaine de Pédiatrie (AAP) en 1984.
Les cacahouètes restent la première cause d’inhalation des enfants, suivi de pop-corn, morceaux de pomme, graines de tournesol, morceaux de carrotte, bonbons. Mais la première cause des décès (10 cas) revient aux fragment de hot-dog, suivi d’ autres morceaux de viande, bonbons, grains de raisin, pop-corn. Les enfants de moins de 3 ans sont les plus exposés à ces accidents avec un taux de décès élevé. L’analyse fine de la taille des morceaux, de leur forme et de la structure des aliments sont des éléments significatifs pour le pronostic de survie.
Conclusion : les enfants de moins de 3 ans sont à haut risque d’inhalation alimentaire et de décès. Les aliments ronds, fermes, avec une élasticité élevée représentent un risque élevé. On devrait insister sur cet aspect de l’éducation des parents et des pédiatres et formuler de meilleures recommandations pour la selection des aliments des petits enfants.

Référence complète : Fatal and non-fatal food injuries among children (aged 0-14 years).
Altkorn R, Chen X, Milkovich S, Stool D, Rider G, Bailey CM, Haas A, Riding KH, Pransky SM, Reilly JS.
Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2008; Jul;72(7):1041-6.

Les causes de décès d’enfants résultant de l’usage des lits et parcs portables et pliables

Etude portant sur 21 décès survenus lors de l’usage des lits et parcs portables et pliables, enregistrés par la Commission de sécurité des produits de consommation aux USA entre 1999 et 2004. La grande majorité des décès résulte d’asphyxies lorsque le lit/parc se replie, lors de modifications des dispositifs de pliage ou de verrouillage, ou de mauvais montage.
L’étude conclut que ces dispositifs ne sont pas dangereux pour autant qu’ils n’aient pas été modifiés et que le montage respecte les instructions.

Référence complète: An Analysis of Deaths in Portable Cribs and Playpens: What Can Be Learned, Jackson A, Moon RY. Clin Pediatr 2007; sous presse: ePub. Origine: George Washington University School of Medicine and Health Sciences.