Il existe une petite proportion d’enfants brûlés dont la brûlure a été provoquée par un autre enfant. C’est le sujet de cet article.
L’étude reprend les circonstances des brûlures des enfants admis entre janvier 1998 et décembre 2003. 47 enfants étaient concernés par une brûlure infligée par un autre enfant. La majorité était des échaudements (53%), survenus à la maison. La majorité des enfants avaient moins de 10% de surface corporelle brûlée. Ce qui ressort de l’étude est qu’il y a nettement deux groupes d’enfants: celui des lésions où la brûlure est accidentelle (groupe A) et celui ou la brûlure est infligée volontairement par un autre enfant (groupe B = 27% !!!).
Les groupe B est essentiellement constitué de garçons (90,9%; p>0.0001) avec un âge moyen de 12 ans (p>0.0001).La brûlure est due à une flamme ou un feu en extérieur (p>0.0001), avec une surface corporelle brûlée plus importante ( moyenne 12.1% vs 3.8 % pour groupe A) et une profondeur plus importante (38.5% de brûlures de toutes les couches grade III vs 20.6% dans le groupe A). Il y avait plus d’enfants avec des parents séparés dans le groupe B que dans le groupe A (53,9 % vs 5.9%) et ils venaient plus souvent de classes défavorisées dans le groupe B (69,2% vs 8.8%). Tous les cas nécessitant des soins intensifs venaient de cette catégorie et nécessitaient plus de chirurgie que ceux du groupe A (61.5% vs 26.4%). En conséquence, le séjour hospitalier est plus long dans le groupe B que dans le groupe A, ainsi que la nécessité d’un suivi ambulatoire (53.8% vs 14.7%). Enfin la compliance aux consultations est nettement moins bonne dans le groupe B puisque 38.5% oublient leur rendez-vous contre 23.5 % dans le groupe A (p=0.0007).
Les auteurs pensent avoir identifié un groupe limité mais bien ciblé d’enfants victimes de brûlures hors de chez eux, plus graves que les brûlures domestiques, résultant d’agression par d’autre garçons d’environ 12 ans provenant de milieux moins favorisés et de structures familiales désunies.
Référence complète:
Pediatric burns caused by other children. Soueid A, King H, Wilson YT.J Plast Reconstr Aesthet Surg 2008; 61(5): 540-5. Origine: Birmingham Children’s Hospital, Steelhouse Lane, Birmingham, UK.