Cette étude recense les accidents survenus lors de la pratique de la danse aux USA tels qu’enregistrés dans la base la base de données NEISS (National Electronic Injury Surveillance System = système national de surveillance informatique des accidents) entre 1991 et 2007. Elle porte sur 113’084 enfants de 3 à 19 ans ayant consulté une structure médicale des suites d’un accident survenu lors d’exercices ou de spectacles de danse.
La danse classique (ballet, jazz, claquettes, hip-hop) représente la moitié des accidents (55%). La cohorte des 15-19 ans constitue à eux seuls 40% des accidents. La majorité des lésions concernent les membres inférieurs (58%) et sont constituées d’entorses (52%) ou de fractures (14%). Le mécanisme le plus souvent impliquée est une chute (45%).
Les auteurs concluent que la danse a une épidémiologie particulière, différente des autres activités sportives. Ils suggèrent de poursuivre de telles études en distinguant les différentes pratiques de danse et les classes d’âge, pour déterminer des stratégies de prévention spécifiques.

Note O. Reinberg :
Nous nous associons pleinement aux suggestions des auteurs. Nous avions montré dans une étude réalisée avec L. Vittoz pour l’ISSEP (Institut des Sciences du Sport et de l’Education Physique, Université de Lausanne) en 2001, sur des élèves de 9 à 14 ans dans des classes vaudoises, qu’il existe une grande variété de tailles et de stades pubertaires parmi les élèves d’une même classe [Vittoz, 2001]. Cette variabilité n’influence que peu les jeux d’adresse (lancer franc de ballon), par contre elle désavantage les filles pour les exercices nécessitant de la force musculaire, puisqu’en période pubertaire celles-ci augmentent plus rapidement leur masse graisseuse que les garçons qui augmentent principalement leur masse musculaire. Le problème est encore plus complexe pour les exercices nécessitant une bonne coordination (saut au mini-trampoline). Pour réaliser un tel exercice, il faut maîtriser son schéma corporel et connaître son centre de gravité. Ceci nécessite un apprentissage. Or l’enfant est en permanente transformation de son schéma corporel, en particulier en période de forte croissance. Il est très vraisemblable qu’il en soit de même pour la danse en particulier dans la période critique péripubertaire. Cela mériterait d’être étudié.

REFERENCE COMPLETE:
Dance-Related Injuries in Children and Adolescents Treated in US Emergency Departments in 1991-2007.
Roberts KJ, Nelson NG, McKenzie L.
J Phys Act Health. 2013 Feb;10(2):143-50.
Affiliation : Center for Injury Research and Policy, The Research Institute at Nationwide Children’s Hospital, Columbus, OH. USA.